Dremmwel Breizh

                 Horizons Bretons

Kristine T
Dominik K

La  Bio Diversité En Bretagne 

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Le Queffleut.


Le Queffleuth prend sa source sur le versant nord des monts d'Arrée, à 2 km environ à l'est du bourg de Plounéour-Ménez dans les Monts d'Arrée

 Il traverse l'étang du Relec au bord duquel se trouve l'abbaye du même nom, coulant ensuite dans un vallon étroit et encaissé, parsemé par le passé de moulins et papeteries. Séparant alors les communes de Plounéour-Ménez puis Pleyber-Christ, situées sur sa rive gauche, de celles de Le Cloître-Saint-Thégonnec puis Plourin-lès-Morlaix situées sur sa rive droite, il reçoit le Coatlosquet qui draine Pleyber-Christ, puis le ruisseau formé par la confluence du Bodister, venu du Cloître-saint-Thégonnec, et du Coatanscour, venu du Kerbriant.

Lorsqu'il conflue avec le Jarlot (qui est deux fois moins puissant que lui), en pleine ville de Morlaix, pour former la Rivière de Morlaix ou Dosenn (anciennement Dossen), il a parcouru 30 kilomètres dans un bassin hydrographique de 11 000 hectares. Son débit moyen est alors d'environ 1 m3 par seconde, variant entre 0,4 lors des étiages et 4,6 m3 par seconde lors des plus grandes crues, qui peuvent être catastrophiques pour les quartiers bas de la ville de Morlaix.

Vers 1900, 20 moulins à farine, 7 papeteries et un teillage à lin étaient implantés le long de son cours.

Le queffleuth du coté de Plourin Lès Morlaix

Facile d'accès le Queffleuth est une jolie rivière dont la largeur n'excède pas 4 m . 

Contrairement à d'autres rivières bretonnes, l'eau demeure claire (d'ou son utilisation pour le papier) même après une période de fortes pluies. Les prairies humides, qui jalonnent la rivière, absorbent l'eau. Sur ce secteur, le Queffleuth s'apparente parfois à une rivière de montagne. Le courant est soutenu et de nombreux rochers sont jonchés au milieu de la rivière. Les berges sont boisées de saules, de bouleaux, de chênes, d'ifs et de hêtres.

Ancienne forge sur la rive du Queffleuth.

Histoire de papier.

Histoire du papier en livre numérique

Impossible de parler des moulins à papier en Bretagne, sans parler de la génèse. Sortons donc de nos frontières et commençons par le début. 

Avant le papier, les hommes ont utilisé depuis les temps préhistoriques divers support matériels pour l'écriture, le dessin ou la peinture: 

-Parois rocheuses ( grotte de l'Ascaut)

-Plaques d'os et d'ivoire, 

-Pierres (Les Égyptiens gravaient des hiéroglyphes sur de hauts monuments de pierre appelés obélisques), 

-Plaques d'argile (Les Babyloniens gravaient des lettres sur des tablettes en argile que l'on faisait cuire), 

-Métal (Les Romains estampaient des lettres sur des feuilles de laiton, de cuivre, de bronze et de plomb), 

-Feuilles (Dans l'Antiquité, à Rome et au Proche-Orient, on écrivait sur des feuilles de palmier ou de différents arbre), 

-Ecorces de bois, plaques de bois enduites de cire ou de plâtre ou de craie que l'on grattait avec un stylet en métal ou en os., tissus de soie. ( L'écorce a été utilisée presque de tous temps et partout dans le monde. Par exemple, les autochtones d'Amérique du Nord peignaient des symboles sur l'écorce des bouleaux blancs) 

Puis, de 2500 ans avant notre ère au 12ème siècle, le papyrus en rouleau est fabriqué à partir de la plante aquatique des bords du Nil.

L'autre support important, utilisé du 2ème au 14ème siècle de notre ère, est le parchemin. C'est la peau de mouton, de porc, de chèvre ou de veau "refendue", ou divisée, en deux couches : la fleur, côté poils, utilisée pour le cuir et la croûte, côté chair, dont on fait le parchemin, puis elle est lavée et plongée dans un bain de chaux vive pour enlever les poils. Elle est ensuite relavée, tendue sur un cadre, grattée pour éliminer les inégalités, saupoudrée de craie pulvérisée et finalement poncée à la pierre ponce. Cette technique n'a pas changé depuis des siècles. Il a fallu plus de 300 peaux de mouton pour produire un seul exemplaire de la Bible de Gutenberg.

Les hiéroglyphes

Préparation du parchemin.

Ecriture sur parchemin.

Berceau du papier, la chine.

La tradition raconte que vers 105 de notre ére, Cai-Lun, lettré de la cour impériale de Chine imagina l'essentiel de la technique papetière en observant le travail de guêpes construisant leur nid par feutrage de fibres végétales réduites en pates, étendues et séchées pour former une feuille. Mais certaines recherches font état de l'utilisation de cette technique deux ou trois siècles auparavant.

Les Chinois eurent l'exclusivité du commerce du papier pendant près de huit siècles et en gardèrent jalousement le secret. Au 7ème siècle, en 751, lors d'une bataille contre les Arabes dans la région de Samarcande, carrefour de la route de la soie , le secret fut révélé sous la contrainte par des prisonniers chinois, et le papier parvient en Perse. En passant du monde oriental au monde islamique la méthode de fabrication subit de grands changements. Aux écorces d'arbres et de végétaux, il est substitué du lin et du chanvre qui poussent en abondance à Samarcande. Les plantes sont utilisées tels quels mais le plus souvent le lin arrive sous forme de chiffon et le chanvre de cordage ou de filet de pêche.

Comme les Chinois, les Arabes gardent jalousement le secret pendant 5 siècles. Leurs conquètes sucessives les amènent à étendre leur domination au monde connu d'alors. Apres Bagdad, Damas, Tripoli en Syrie, le papier est signalé au Caire en l'an 800.

Puis c'est au tour de Tripoli en Lybie, Tunis, Fes au maroc, ou pres de 400 moulins à papier sont dénombrés en 1184. 

Progression du papier vers l'occident.

Le voici maintenant aux portes de l'Europe, en franchissant la Méditérranée par deux courants: l'un par l'Espagne au 10ème siécle qui , sous domination Maure est au Moyen Age, une région importante de la production du papier autour de Cadix, Séville, Valence, Tolède et Barcelone et au siècle suivant par Palerme en Sicile et Fabriano près d'Ancône. L'autre par l'Italie. Il arrive en France, dans la region du Roussillon par les Pyrénnées vers XIIIe siècle. 

Enfin, son itinéraire gagna la Savoie, au XIVe siècle, suivant les grands axes de communication de l'époque, le Piémont et le col des Alpes. Le premier moulin à papier , à St Alban Leysse en Savoie fut sous la protection des moines de l'Abbaye de Tamié. Ils sont nombreux au XVIe siècle autour de Chambéry, Bourdeau, Saint-Alban-de-Roche.


Plantes utilisées dans la fabrication du papier en chine.

Papeterie de Leysse en 1845.

La fabrication en Chine.

Le mot «papier» vient de «papyrus», une plante aquatique que l'on trouve dans diverses régions d'Afrique. On obtient le papyrus (sur lequel on écrit) en coupant les tiges de la plante dans le sens longitudinal avec un couteau ou une pierre bien aiguisé. On superpose ensuite les lamelles en croix, puis on les martèle jusqu'à ce qu'elles se lient et forment une feuille. En Égypte, l'industrie du papyrus était florissante entre le 5e et le 3e siècle avant notre ère.

Si 2 000 ans nous séparent de la naissance du papier en Chine, le principe reste le même: obtenir une pâte à partir d'éléments végétaux réduits en pâte, un feutrage des fibres qui, une fois séché, devient une feuille de papier. En réalité une série d'opérations très complexe se sont codifiées au cours des siècles, les techniques de production s'étant enrichies d'innovations diverses lors de la progression du papier vers l'occident.

Coupe du papyrus.

Coupe du papyrus.

Ecriture sur papyrus.

Papyrus.

La trituration des matériaux se faisait dans des mortiers de bois ou de pierre ou battaient des pilons actionnés à bras ou à pied. La forme chinoise était souple, constitué de fines baguettes de bambou, la pâte était étendue au pinceau sur une surface poreuse. Pour la coucher, on roulait la feuille. Celle-ci était replongée une ou deux fois dans la pâte suivant l'épaisseur désirée. La pile de feuilles imbibées d'eau était placée entre deux planches de bois et pressée sous de lourdes pierres. Les feuilles étaient ensuite séchées en les appliquant sur les parois d'un mur chauffé. L'encolage des feuilles à l'amidon de riz ou de blé clôturait les opérations.


Coupe de bambou.

Défibrage du bambou dans un mortier à l'aide d'un pillon actionné au pied.

Le papier Arabe.

Les Arabes ont apporté à la technique deux innovations:

-La première, sur les matières premières utilisées: -le lin. -le chanvre.

-La deuxième, sur le mode d'énergie utilisé pour les réduire en pâte: de lourdes meules de pierres mues par des animaux ou des esclaves. La forme quand à elle, reste souple comme celle des Chinois, mais elle est faite de roseaux entrelacés et non de fines tiges de bambous.

Un document arabe sur la fabrication du papier.

Le papier en Occident.

Curieusement, le papier en occident n'est pas accueilli avec enthousiasme. A coté du parchemin, il fait pauvre figure. Il est fragile, plus mince, se déchire, mais, surtout (nous sommes au temps des croisades) il vient du pays des "infidèles", donc suspect de véhiculer des ferments hérétiques. Ces raisons expliquent la lenteur de sa progression.

Durant son étape espagnol, peu de changements sont apportés aux méthodes arabes de fabrication.

C'est en l'italie, atteint par la sicile, que le papier va trouver une nouvelle terre d'élection. Venise et Gènes reçoivent directement les marchandises de l'Orient, entre autre le papier, la soie et les épices.

Non contents d'en être de simples exportateurs, les Italiens veulent en devenir des fabricants. Ils bénéficient pour cela des retombées des croisades. Certains prisonniers ont en effet appris durant leur captivité le métier, et, de retour au pays, installent leurs propres papeterie qui font de l'Italie un centre florissant de fabrication et d'exportation du papier dans toute l'Europe.

Quelques innovations dans ce passage par l'Italie.

Les plus importantes:

- La trituration des chiffons se fait désormais dans des piles à maillets actionnés par la force hydraulique, remplaçant les mortiers chinois ou les meules de pierres mues par des animaux et des esclaves, en terre musulmane.

- La forme qui donne à la feuille de papier son épaisseur et son format devient rigide au lieu d'être souple chez les Chinois et les Arabes.

- L'utilisation de plaques de feutre intercalées au cours de la fabrication entre les feuilles de papier pour en faciliter la séparation permet un plus grand rendement.

- Le filigrane est un dessin obtenu en cousant sur la toile métallique de la forme un fil de laiton qui le fait apparaître en clair dans l'épaisseur de la feuille de papier. C'est la signature du fabricant.

- Enfin l'encollage du papier qui se faisait auparavant avec de l'amidon de riz ou de blé utilise désormais la gélatine à base de déchets animaux, d'ou une plus grande tenue de la feuille et une plus grande imperméabilité nécessaire à l'écriture.

Les plantes utilisées en Occident pour la gfabrication du papier de chiffon:

- le coton.

- le chanvre.

- le lin.

Vous l'aurez compris, la plus grande innovation italienne est l'utilisation de l'énergie hydrolique pour triturer le chiffon: elle va entraîner d'autres améliorations techniques... Mais il faut bien penser que ces inventions technologiques ne sont le fait ni d'un homme, ni d'un pays, ni même d'une époque; si le gênie italien est à l'origine de ce moulin de type occidental, perpétué sans grand changement jusqu'à nos jours, on ne peut lui attribuer toutes ces innovations dès l'origine. Il à fallu des décennies et parfois des siècles pour mettre au point ces améliorations techniques qui aujourd'hui sont appliquées dans les derniers moulins en activité en France et en Europe.

En cette fin de Moyen-Age, les conditions difficiles, coûteuses et aléatoires de transports ont amené les différents pays européens à se doter d'une industrie papetière nationale. Ce fut le cas pour la France.

Le modèle du moulin à papier italien fut la règle durant les 5 siècles qui devaient d'écouler avant la mécanisation de la production.

Diderot et d'Alembert, les auteurs de l'encyclopédie parue en 1767, nous ont laissé de précieux documents sur le fonctionnnement de la papeterie de Langlée, près de Montargis.


La papeterie de Langlée.

Papeterie de Gaslan.

C'est en 1740 que la papeterie commencera à fonctionner. 

Une chute d'eau de six mètres actionnait deux roues à aube et ces deux roues fournissaient une énergie de cinquante chevaux.

En 1770, elle employait déjà 400 ouvriers.

Le chiffon utilisé en papeterie doit être de toile, c'est à dire de lin, de chanvre ou de coton. La laine ne contenant pas de cellulose est tout à fait impropre à la fabrication du papier.

La chiffe (les chiffons), matière première du papier, était le souci constant du papetier. Il lui fallait une quantité énorme de chiffons pour un papier de qualité. 

Les noms des ramasseurs de chiffons sont divers: paupeleurs, papeleurs, pelliaires ou pelariots, pataires, ramasseurs de petas, de peilles, de pattes, fripiers, frépiers, ou en Bretagne, pilhaouers ou pillotous 


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